Quels sont les enjeux d’une coopération européenne sur les métiers de capital risque solidaire ?


Dans le milieu des années 1980, l’ensemble des pays européens dans le cadre de la mise en œuvre de l’acte unique, a engagé une politique de maîtrise de leur masse monétaire et de diminution des taux d’intérêts de leur banque centrale. Cette politique s’est accentuée dans le cadre du Traité de Maastricht afin de réaliser la création de la monnaie unique, l’euro, en 2002.

Cette politique a contribué à une « démocratisation » des marchés financiers et une mise en concurrence internationale des places boursières. Renforcé par l’usage des TIC (technologies de l’information et de la communication) qui a intensifié la fluidité des échanges de capitaux, cette politique s’est traduite notamment par des plans de restructuration des secteurs d’activité faiblement rémunérateurs ayant pour conséquence une augmentation du chômage et une dégradation des conditions de travail.

Un autre aspect de cette politique monétaire avec des taux d’intérêts bas est de rendre difficile sans garantie patrimoniale l’accès aux crédits pour la création d’entreprise ainsi que pour le développement de PME pour des montants modestes. Or, de plus en plus de nos concitoyens souhaitent créer leur entreprise soit parce que les conditions de travail liées à leur qualification se sont dégradées, soit parce qu’ils ne trouvent plus de poste de travail salarié, soit parce que cela représente de nouvelles formes d’engagement permettant de conjuguer vie professionnelle et convictions personnelles.

Afin de faciliter l’accès aux crédits la puissance publique, les collectivités locales et la société civile ont développé des outils financiers afin de maintenir un tissu économique et lutter contre le chômage.

Ces outils financiers solidaires semblent avoir des difficultés à financer leur frais d’exploitation. Les coûts sont soit assumés par des bénévoles qualifiés, mais ils sont relativement rares, soit par des subventions publiques notamment dans le cadre des politiques de l’emploi et de l’aménagement du territoire, soit par une rémunération sur des valeurs mobilières.

Une autre des réponses est l’augmentation du taux de l’usure pour les petits crédits. C’est la position défendue par les tenants du micro crédit notamment incarnée par l’association ADIE en France.